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ÉLABORATION DE MES OEUVRES
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Comment construisez-vous vos histoires ? Quelle est votre méthode de travail ?

 

Avec un seul roman publié pour l’instant, et une nouvelle à peine sortie, je ne peux encore prétendre avoir une méthodologie de travail bien ficelée. Toutefois, s’agissant de l’expérience de La Perfection Narcissique de Kyssiné, je peux confier que ce fut une écriture sans aucun projet au départ, qui s’est faite avec une part d’improvisation au fil de l’eau.   

 

Qu’entendez-vous ainsi ? 

 

Que je me suis lancé dans l’aventure sans aucun projet précis en tête. Parce que, même si plusieurs personnes de mon entourage, convaincues par les nouvelles que je leur concoctais de temps en temps, pour amuser la galerie, avaient toujours essayé de me pousser à me lancer, dans ma tête, l’écriture s’annonçait encore bien loin, comme occupation secondaire, lorsque je me serais bien installé dans la vie. C’est-à-dire presque jamais pour un homme de nos jours ! Et un soir, il s’est passé cette anecdote dont je viens de vous parler. 

 

Avec la fille électrique dans le métro ! C’est ça ? 

 

Oui ! C’est ça ! Quelques jours après la fameuse scène amusante et intrigante, je me suis retrouvé en mission pour une semaine en Belgique. À Charleroi. Et le premier soir, pour tromper mon ennui à l’hôtel, j’ai allumé mon ordinateur. Sans aucun plan de départ, je me suis amusé à broder une histoire à partir de l’anecdote. Je me suis ainsi plu au jeu et cela m’a occupé tous les soirs de la semaine passée en Belgique. 

 

Le vendredi soir, en rentrant à Paris, j’en étais arrivé à une nouvelle de 15 pages, que j’ai fait lire à ma compagne de l’époque. Celle-ci a dévoré d’un trait la nouvelle, puis s’est mise à me sommer de lui en révéler plus. Pourquoi la fille est-elle si insolente et impitoyable avec les hommes ? Que s’est-il passé dans sa vie ? Et le garçon, pourquoi est-il à ce point ombrageux, mais en même temps si sûr de lui ? Elle avait envie d’en savoir encore et encore, me disait-elle.  

 

Honnêtement, sur le coup, j’ignorais que ses prières et ses questions allaient ouvrir la voie à La Perfection Narcissique de Kyssiné. A cause du rythme intense du projet sur lequel j’intervenais alors, au travail, il avait dû s’écouler quelque chose comme 6 mois avant que je ne reprenne le manuscrit. Le déclic eut lieu un matin de Noël. Je me suis levé étonnamment tôt, sans trop savoir pourquoi, et avec une pêche en net décalage avec la soirée de réveillon dont j’émergeais. Durant mon bref sommeil, quelques vagues idées étaient venues traverser mes rêves. Était-ce aussi l’inspiration de mon idole Jimi Hendrix que j’écoutais ce matin-là ? En tout cas, dès que j’allumai mon PC, par magie, l’histoire de la famille de Kyssiné se déclencha dans ma tête. D’abord à partir de Bahia au Brésil, puis à Lisbonne au Portugal. Et ce fut ainsi jusqu’à la fin ; une écriture sans forcer, qui me prenait quand elle venait, la nuit, le jour, dans le train, en avion, au volant, avec parfois de longues périodes de disette où j’évitais de me forcer. D’où la part d’improvisation que j’évoquais. 

 

Voilà la genèse de ce premier roman !

 

Envisagez-vous d’écrire une suite à La Perfection… comme vous le réclament quelques lecteurs affirmant être restés sur leur faim ?   

 

Non. Je ne l’ai jamais envisagé ! Et en plus, ainsi que nous nous sommes tous engagés (les lecteurs et moi) à la fin du récit, nous n’avons plus à nous mêler de leur histoire. Il y a aussi que j’ai déjà entamé le projet de mon deuxième roman ! Une histoire nettement loin de l’univers de La Perfection…, mais je ne peux rien en dire pour l’instant. 

 

Et qui s’annonce pour quand ?


Je préfère ne pas avancer de date. Ce sera quand ce sera prêt. C’est définitivement ma façon d’aborder l’écriture. Ma mère me répétait toujours qu’il ne sert à rien de se presser, le moment idéal pour réaliser quelque chose arrive toujours tout seul. C’est dans l’algorithme du cosmos. L’essentiel est d’être prêt de son côté pour ne pas rater ce moment, le fameux instant.   

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