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MA VOCATION D'ÉCRIVAIN
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Par quelle expérience avez-vous été amené à écrire ?

 

Je n’ai aucune expérience précise dans mes souvenirs. Mais, je crois que c’est par la lecture. Et à mon adolescence. Oui ! Indéniablement par la lecture. Pourtant, enfant, je n’aimais pas trop lire. Je préférais qu’on me raconte plutôt les histoires. Des contes, des récits de voyage, avec des aventures fantastiques, qui font peur dans la nuit. Arrivé aux environs de neuf ans, je me suis passionné pour les bandes dessinées. Les Akim, Tintin, Kouakou, Zembla, Tex Avery, Bleck le Roc et bien d’autres… Avec le recul, je dois avouer que je ne suis pas trop fier de ces lectures de mon enfance. Car plusieurs de ces BD étaient polluantes pour mon jeune esprit. 

 

Pourquoi donc ?  

 

A cause de leur propagande colonialiste. Mais bon, gamins, moi et mes amis ne connaissions rien de tout cela. J’aimais beaucoup lire ces bandes dessinées et je les ai dévorées jusqu’au collège où, un jour, un de mes camarades de classe, en 5ème je crois, m’a filé un vieux roman chapardé dans la bibliothèque de son oncle. Un SAS. 

 

Les SAS sont une série de romans d’espionnage écrits par Gérard de Villiers, avec, comme personnage principal, l’énigmatique prince Malko Linge. Un espion de la CIA, un homme à femmes, qui en séduisait toujours au moins deux dans chaque roman. Je me rappelle encore bien du titre : Le Bal de La Comtesse Adler. Et parmi les principaux personnages se trouvaient deux femmes sublimes : la Comtesse Adler elle-même, ainsi que la fiancée de Malko, une certaine Alexandra Vogel, belle, assez pulpeuse, aux mœurs libérées et aux pratiques très libertines avec son homme. Exactement le genre de cocktail à faire voler en éclat la libido d’un jeune garçon à l’entrée de l’adolescence. 

 

Encore une lecture peu recommandable pour votre jeune âge !

 

Je suis d’accord avec vous. Mais voilà ! La jeunesse a toujours besoin de se faire elle-même ! Et le roman décrivait justement plusieurs scènes torrides, avec détails ! J’avais à peine onze ans, mais qu’est-ce que je me suis rêvé à la place de Malko ! C’est ainsi que je suis devenu accro aux SAS, une littérature bon marché, érotique, pornographique même sur les bords, et tout cela à l’insu de mes parents. 

 

Et comme j’avais bonne mémoire, j’essayais toujours de conserver quelques passages chauds en tête que j'allais réciter à mes amis de quartier et collègues de classe, pour les impressionner, surtout les exciter. Même les filles, et croyez-moi, elles appréciaient cela, mais faisaient toujours semblant d’être dégoûtées. 


Voilà comment je suis tombé par hasard dans la littérature ! Malheureusement ce ne fut pas par Alexandre Dumas, Victor Hugo, James Baldwin, Guy de Maupassant, Aimé Césaire, ou Chinua Achebe.  

 

Et aujourd’hui lisez-vous encore les SAS ? 

 

Non ! Il y a bien longtemps que j’ai décroché. J’étais assez môme et, avec le recul, je pense que ce sont les passages chauds de ces fictions d’espionnage qui allumaient plus que tout mon imaginaire. D’ailleurs, plus tard, lorsque j’ai découvert la nature fasciste et même raciste de Gérard de Villiers, l’auteur, cela m’a définitivement refroidi. Mais, il y a aussi, qu'entre-temps, je suis passé à des choses plus consistantes en matière de lecture.

 

Qu’entendez-vous ainsi ? 

 

Vers la fin du collège, en classe de troisième, j’ai été conquis par la poésie. Notamment par les poètes dont les vers, plutôt personnels, mélancoliques, parfois euphoriques ou romantiques, trouvaient aisément écho dans mon âme. C’est ainsi que moi-même, et sans aucune prétention, je me suis peu à peu mis à griffonner mes premiers vers sur quelques bouts de pages de mes cahiers. Voilà, si l’on peut dire, les débuts assez laborieux de l’auteur que je suis aujourd’hui. Même si, à l’époque, j’étais à mille lieux d’imaginer que je pourrais écrire un roman un jour. J’étais encore gamin, et je venais de me découvrir simplement un nouveau hobby, sans rien augurer de ce vers cela me mènerait. 

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